Mauvaise foi et toilettes [lou]

Une année de plus dans ce fichu bahut. Pas de frère à l'horizon pas plus que sa grande amie Laxy. Un petit espoir pour une journée intéressante alors qu'un groupe de première année vint titiller son sarcasme habituel. Approchant de l'arbre sous lequel il s'était installé, un livre à la main et les lunettes de soleil sur le nez, le petit groupe amorça une installation dans l'herbe. Le regard de Landon ne les quitta pas, ses yeux crispés, il rendit rapidement l'atmosphère insupportable pour ces jeunes gens qui le remarquèrent rapidement. Un silence rare dans ce groupe prit place. L'un d'entre eux, probablement le plus mal à l'aise et ayant le plus d'assurance, jeta un regard bien plus direct au jeune vert et argent et lui adressa ces quelques mots:

"ça te dérange si on se met là?"

"si ça me dérange"

Répondit en quelques secondes Landon avec une froideur déconcertante. Les membres du groupe se lancèrent des regards interrogateurs. Sans trop vouloir se frotter à un septième année, ils levèrent leurs arrières-trains du sol pour partir se caler ailleurs.

Une fois sa première action de mauvaise fois réalisée, Landon se décida à bouger son popotin du sol. Afin de bien énerver le groupe, il s'étira puis prit le chemin du château. Lançant un petit:

"et bonne journée!"

Un petit sourire en coin. Il remonta le parc de Poudlard avant de s'adjoindre à une activité diamétralement opposée. Sa vessie lui provoquait une envie d'aller aux toilettes. Il mit quelques minutes à monter les escaliers et atteignit les toilettes du sixième étage.

Il entra dans la salle d'eau, enleva son bas et déposa avec légèreté ses fesses sur les toilettes qui se tenaient majestueusement devant lui.

Cours, cours, sport, repas, cours. La journée n'en finissait pas.

Ce matin là, je m'étais levée particulièrement tôt parce que je n'avais pas eu le courage de faire mes devoirs la veille, je m'étais donc réveillée, une plume à la main et avais rapidement gribouillé quelques notions d'Histoire de la Magie sur un bout de parchemin avant d'aller prendre ma douche. J'avais les cheveux tellement en bataille que j'ai mis un bon quart d'heure à les démêler. J'appliquais un minimum de maquillage sur mon visage à peine réveillé et descendit à la salle commune des Gryffondor. J'avais faim mais ça attendrait. J'avais regardé vaguement mes gribouillages de ce matin et ça n'allait pas du tout. Il fallait que je refasse mon devoir rapidement. Je pris une plume, la trempais dans l'encre et restais un instant en suspens. Je n'avais aucune idée de ce que je pouvais écrire sur ce sujet, je n'y connaissais rien et n'avais pas eu le temps de jeter un coup d'oeil à un quelconque grimoire depuis le dernier cours. Mon ventre gargouilla et je laissais retomber ma plume. Tant pis pour mes devoirs, je n'aurais qu'à les faire pendant l'heure de colle que le professeur ne manquerait pas de me donner. Je descendit rapidement les étages jusqu'à la grande salle où quelques personnes petit-déjeunaient déjà. J'enfournais deux toasts, but un thé à la menthe et partis en direction de mes premiers cours de la journée. J'eus tout d'abord métamorphose, cours où j'étais plutôt bonne et que j'aimais bien. Puis je dut me trainer jusqu'à la salle d'Histoire de la magie, ou le cours que personne n'aimait et où j'allais me prendre une heure de colle. Bien entendu, mes pronostics furent exacts et l'heure de colle dut fixée au mercredi après-midi. Pour me calmer, je suis ensuite allée courir pendant une demi-heure puis je me rendis à la Grande salle où m'attendaient plusieurs de mes camarades de Gryffondor pour manger. Je me sentais d'une humeur massacrante, et malgré ma longue course dans le parc, je n'avais pas réussit à me calmer.
Mon cours de runes se passa dans la morosité, comme d'habitude, ce n'est pas vraiment un cours que j'apprécie mais je l'ai choisi pour éviter de prendre étude des moldus, où j'aurais eu vingt sans rien apprendre. Je m'amusais à griffonner un aigle sur un morceau de parchemin en me demandant ce que j'allais faire le week-end suivant. J'irais sans doute à la fête de Sally, une serpentard de septième année que j'appréciait beaucoup. Lorsque le professeur nous fit signe de ranger nos affaires parce que le cours était terminé, je m'empressais de le faire et de me diriger vers les toilettes avant que ceux-ci ne soient bondés comme d'habitude. Bien entendu, je fut trop lente et lorsque j'essayais de pousser la porte, la foule de filles entassées dedans me fit peur. Je laissais la porte retomber et louchais sur celle des garçons, juste à côté. J'en poussais la porte sans réfléchir. Deux ou trois garçons se trouvaient là. Je leur lançais un joyeux "Salut !" en cachant mon sourire avant d'aller faire pipi dans un des toilettes. Lorsque j'en sortis, un grand Serpentard que j'avais déjà aperçu me fixait avec les sourcils froncés, je n'y prêtais pas attention et me dirigeais vers les lavabos en commençant à me laver les mains.

Dure, dure la vie d'un serpentard. Encore plus dure lorsqu'on devait jouer le grand méchant auprès de tout le monde, on se retrouvait souvent seul et détesté. Pourtant Landon ne semblait que peu en souffrir pour le moment. Ce qui le faisait relativiser de cette manière était la position actuelle des choses, il ne savait plus trop où il en était côté coeur. Il aurait souhaité tout abandonné mais rien à faire, il voulait savoir si oui ou non, il était ou non attiré par les hommes.

Cette pensée traversa son esprit alors qu'il vidait le contenu de sa vessie dans l'immonde troue se tenant devant lui. Il lâcha une bouffée d'air pour signifier son contentement d'être vidé puis, il entreprit de remonter le bazar. Alors attends, je met ça là, je ferme ça, je recouvre truc avant d'enfiler telle chose. Un vrai bordel pour remettre ses fringues à la bonne place. Entre la chemise, le pull, la cape noir, la ceinture, le pantalon, les moldus n'imaginaient pas qu'elle douleur c'était parfois d'être un sorcier. A peine croyais-tu t'être habillé convenablement que tu te retrouvais avec un bout de cape entre les fesses. Horreur ! Une fois ses tortillements terminaient, Landon ouvrit la porte des toilettes et il la trouva, elle.

Son premier réflexe étant toujours le même lorsque quelque chose ne lui convenait pas, il déposséda son visage de tout contentement et endossa une expression sévère. La jeune fille ne semblait pas avoir envie de bouger de là. Elle lavait ses mains et vivait comme si la bienséance n'était pas de son ressort. Landon ne put s'empêcher d'attirer son attention:

"je peux savoir ce que tu fais là? C'est pour les mecs ici. Le sorcier benjamin castaldi t'aurait-il jeté un quelconque sortilège abrutissant?"